Les 24 Heures de Brive: mon premier ultra!

Publié le 28 Avril 2011

Voilà un petit moment que je l' attendais en préparant à 8km / heure.

J' ai dû réaliser presque 1000km de prépa avec point d' orgue une séance  de 3h a 9km/h.... je vous laisse imaginer l' extase...

Samedi 23 avril, arrivée pénible dans Brive, c' est tout petit et pas moyen d' acceder facilement au parking voiture coureur sans l' aide d 'un organisateur. Après une bonne pasta a laquelle j' ai fais honneur, les connaisseurs apprécieront... accompagné de ma maman je rejoins l' hotel ou je ferais en fait une dernière nuit très bonne avant l' épreuve.

  24h-de-brive 1144

 Dimanche 24 avril, 8h30

 Arrivé sur place les Creusois sont déjà arrivés et mettent en place leur materiel, le stress monte au galop, j' ai froid, je suis transis,alors que la temperature est agréable apparement.

 9h30 a 10h essais des puces et photo de groupe ca fait beaucoup d' élements nouveaux a gerer et j' ai encore froid.

10h C' est parti le peloton s 'étire gentiment sur cette boucle de 1040m et dès les premières boucles les premiers envoient gros et nous doublent allègrement.

 La pression descend au fil des tours, j' ai pris l' option depart tranquil et me retrouve en fin de liste mais je sais que ça va etre long.

 Les 4 premières heures j' essaie de regler la machine, j' ai mal au ventre et la moindre chose absorbée ( liquide/ semi/ solide) se solde par un passage aux toilettes.

 La température est bien montée, je change de tenue et cette fois plus de douleur au ventre, c' est calé et ca tourne entre 8 et 9 km/h.

 En fait je prends a ma table ,ravito et boisson que ma mère me sert avec un sourir complice , elle me voit heureux comme un poisson dans l' eau.

 Puis par souci d' efficacité je prend la boisson au stand organisation qui se trouve juste avant le chrono, ce qui me permet de jeter un oeil au temps et au passage de marcher sur les tapis pour voir la progression a chaque tour.

  je couvre le marathon en 5h30 je crois a peu près. c' est toujours ca de pris.

 6h de course, premier arret au stand avec changement de tenue et ostéo et podo et ravito...

 Je repars comme une fusée a 8 km/h le premier km dur a cause des ampoules que je me suis fais mettre a chaque orteil en prévision de la nuit...mais après comme neuf. P1030277

 Au bout de 8h de course la journée est passée par un pic de chaleur et quand elle redescend on sent bien les prémices de la fatigue, mais ca va c 'est chouette d' etre là.

  A 10 h de course je commence a m' alimenter solide purée /jambon,  c 'est bon, ca passe tout seul, et aussi étrange que cela puisse paraitre , au vu de ma gourmandise, je n' ai pas envie de grand chose ( encore moins de Nutella a ce moment là).j' ai passé les 65 km et a présent je m' approche de l' ultra a ma façon.

   12H de course les tours défilent pas très vite mais j' arrive à faire 1h à 6/7 tours et deux heures à 8/9 tours. Je me rapproche des 100KM l' excitation reprend le dessus.

   22h16 je franchis la ligne du cent bornard.... quel délice de flirter avec ces distances.Mon premier 100.

    J' en profites pour faire le point vite fait.

 La mi- course est passée et le 100km aussi,prochain objectif, 120, mais l 'état de fraicheur a disparu et c' est dans deux heures que la course commence, de ce que j' entends dans les petits regroupements...pas de quoi me réjouir.

  En effet a minuit l' effort devient permanent et j' essaie au mieux de gerer l' arrivée fracassante de la douleur partout.

 Je ne sais pas si c' est le destin ou une coincidence, mais Eric un pote d' enfance( Biwak de l' ardeche) me rend une petite visite il est muté a brive et sort d 'un repas chez des amis.

 Au bout de quelques tours il s' arrete pour discuter avec ma mère puis revient pour me dire que l' an prochain il reviendra surement sur la pîste de la façon dont s 'est organisé.

 Donc pendant près de deux heures on papote puis il s 'en va et là...j' ai de nouveau froid, le temps est long et je ne courerai plus un seul tour.

 C' est pas grave je m' étais préparé a cette baisse de rythme et je me dis qu 'on ne sait jamais peut etre que la machine repartira. Je ne m' affole pas  les tours sont de plus en plus chers et il ne faut pas s 'arreter puisque la course vient de commencer.

 Comme prévu je remonte malgré tout des places puisque sans aller vite , je reste en piste et c 'est ce qui compte.

 Je me retrouve même 21éme quelque tours.

2h30  je refais un deuxieme arret kiné mais c' est bien moins efficace et c' est une torture pour repartir des paddocks.

 J' ai encore plus froid, je me change une dernière fois et je reste sur un 5/6 tours a l' heure, mais j' ai des suées et l 'alimentation ne m' apporte plus d 'energie.

 Au bord de la piste des gens m' encouragent tous les tours,les leurs sont en piste, et j' ai l' impression de courir avec des zombies, animés par une seule chose, enrouler des tours et encore et encore, c' est impressionnant. Je suis un petit!

 Je crois qu'a ce moment là  vraiment je ressens la fatigue , mon genou droit grippe et mes pieds sont en confiture:

" BIENVENUE  DANS L' ULTRA" et je me dis que plus jamais on ne m' y prendra, sur ce format.

  Je suis encore sur des bases ou je peux accrocher 166km( utmb, réunion, GRP...) mais finalement, je m' arreterai et resterai en retrait de la piste a partir de 7h30.

 Le jour est levé et aucun mieux, la mini mini bosse me fais effroyablement mal au genou et ca me porte au coeur je suis même obligé de m' arrêter dans le dernier tour pour reprendre mon souffle a 3km/h... c' en est fini je sors du circuit.

  Je boucle le dernier et dès que je m' arrête, j' en ai marre de tout je veux absolument dormir, j' ai fini et fais du mieux que je pouvais. du coup je rentre dans la voiture et ferme les yeux jusqu' a 9h15.

Ma maman vient me reveiller, c 'est  un mélange de douleur et de satisfaction. Je m' apprete pour franchir une dernière fois la ligne, c' est fait je suis un circadien.

 La haie d' honneur pour les coureurs sous la hall est impressionnante et les larmes me montent, c' est un grand soulagement et les gens sont extraordinaires , ils grimacent a notre passage pas très svelte ni élegant...

 

24h-de-brive 1161

  Ma maman en est toute retournée, elle est super heureuse pour moi , mon coach a l' air d' etre fier même si ce n' est pas extraordinaire et mes copains de galère sont ici et aussi mal que moi, la boucle est bouclée.

 Après moulte congratulations la fatigue l' emporte et je n' ai pas envie de rester pour le podium, je préfere rentrer vite a la maison.

 Ce que je retiens de cette experience:

 

 Super grande aventure humaine a vivre absolument, on va bien chercher quelque chose que l' on y trouve.

 

 la formule me parait idéale pour débuter sur l 'ultra.

 

 Vivre une experience comme ca fait mal au corps...et a la tête! mais là y 'avait déjà un problème avant.

 

Les ultra runners et leur entourage sont des gens différents au départ, mais des freres et soeurs a l' arrivée.

 

 Faut voir courir des gars nés en 1935 ou alors avec une jambe complement  hs dans une attèle... je suis une chochotte.

 

 Spécial thanks:

 A ma MERMO, c 'est une championne.

 A ma Doudou, je l' ai même fais courir ce jour là et elle me supporte au quotidien, ca c' est ulta...

 A Alain mon coach qui est resté toute l' épreuve sur le quivive pour veiller a la moindre requete. et son plan prépa tip top. énorme.

 A Maguy la femme de Jean jacques mon copain du LAC, ses massages sont d' un grand réconfort.

 A tous les coureurs Creusois sur qui j' ai pû m' appuyer pour prendre confiance sur place.

 Un grand merci a vous tous pour votre soutient par mail ,messages et tel!

 Et aussi et surtout aux organisateurs et benevoles qui sont fabuleux.

 

 

VIVE l 'ULTRA , VIVE les CHANKAS!

 bientot une tite photo.

 

 

 

 

Rédigé par CHANKAS

Publié dans #comptes rendus: CR

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
P
<br /> Une photo! une photo! une photo!<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> j' aurais bien partagé mes douleurs avec vous , mais rien ne vaut les siennes a soi... donc je compterai parmi vous a la prochaine édition!<br /> Merci beaucoup ça fait plaisir , et je peux éventuellement comprendre votre peur.<br /> Mais vous verrez on est bien dans la folie, il suffit juste d' en etre conscient.<br /> la Bise Creusoise.<br /> <br /> <br />
Répondre
E
<br /> Enfin nous avons le plaisir de lire la fin de ton récit !! Encore bravo et merci pour ces lignes qui nous font vibrer. On a (presque) l'impression d'y être, sans les douleurs bien sûr !!! A très<br /> bientôt !<br /> <br /> <br />
Répondre
N
<br /> pfff quel suspense!<br /> encore 50 kms à nous raconter..., on imagine la souffrance des derniers kms :les douleurs physiques, psychiques, le manque de sommeil etc<br /> mais j'ai hâte de connaître ton ressenti à distance de cette magnifique course<br /> cette expérience restera inoubliable j'en suis sure<br /> en tout cas félicitations c'est un exploit bravo<br /> Nathalie B<br /> <br /> <br />
Répondre
E
<br /> Bravo à toi Laurent pour ce challenge !!! On attend avec impatience la suite de ton récit.<br /> Nat<br /> <br /> <br />
Répondre