Trail de l'Aquaterra

Publié le 16 Juillet 2014

Me voici de nouveau derrière mon clavier (j'en ai marre c'est tout le temps moi) pour vous conter l'Aquaterra. Un week-end trail et rando à Bort-les-Orgues avec beaucoup de courses au programme. Deux distances pour notre petit groupe: Eric et moi sur le 65kms avec 3300mD+ qui fait le tour du lac; Lucie, Nat et Isa sur la rando de 12kms. Au retrait des dossards, on nous annonce un terrain très boueux, des parties sombres dans les sous-bois, des sentiers en devers et une 2ème partie de course difficile.... On verra ça, même pas peur.

Départ à 7h du matin le lendemain sur la crète du barrage de Bort, ce sera l'instant le plus spectaculaire de la journée. On part ensemble sur un bon rythme mais rien de très rapide, la sagesse est de mise pour le moment. Les premiers kilomètres s'enchainent assez bien, le 1er vrai ravito arrive au 15è, il devait y en avoir un au 10è mais la table était vide. Je me suis rattrapé sur celui là: fromage, saucisson, coca, que du bonheur. On repart et on croise des coureurs qui se sont trompés, ça va même arriver plusieurs fois. C'est assez incompréhensible car il y a des panneaux tout les 30m, le balisage tout au long de la course sera irréprochable. On commence à prendre les fameux sentiers en devers et là ma cheville droite est mise à rude épreuve, il faut rester attentif et concentré. Déjà 2h20 de course, on arrive au ravito du 21è sur une petite plage bien sympa. Une petite soupe tiède me fait le plus grand bien. On commence à trouver des concurrents du 105kms partis à minuit la veille, on papote un peu avec l'un deux tout en marchant puis on se remet à courir. Tout va encore bien pour le moment. Une longue descente bien technique et une grosse bosse plus tard, Eric m'averti que son genou se réveille. Pour ma part, je suis assez bien mais je m'étonne de ne pas voir arriver le ravito, je prends un tube de gel; j'ai pas eu le temps de le finir, 20 mètres plus tard le voilà....On est au 27è km. Un peu après être reparti, je commence à prendre quelques mètres d'avance sur Eric qui souffre de plus en plus. Je garde un oeil derrière tout en avançant, je discute avec un parisien qui a fait un 1er trail la veille dans les bouchons. On arrive au ravito du 32è, j'attends Eric, on discute un peu et je redémarre seul; je pense à cet instant qu'il finira la course. J'arrive au bout du lac, 4h50 de course, on m'annonce autour de la 60è place; la 2ème partie annoncée difficile arrive donc. En effet, il est quasi impossible de courir régulièrement sur ces sentiers. Des racines, des branches, des pierres, mais je commence à doubler des coureurs. Je discute avec un rennais qui, surprise, connait Guéret et me fait des compliments sur notre région. Je double encore, un autre parisien me raconte brièvement sa diagonale des fous, juste le temps pour lui de coincer dans une bosse. J'arrive alors au ravito du 40è, en même temps qu'une averse, je me force à manger mais ça peine de plus en plus à rentrer. Va suivre un grand moment de solitude, du 40è au 45è, pas un coureur rencontré, ni devant, ni derrière. Seul au monde pendant les 5kms dans un sous-bois qui n'en finit pas avec de bonnes côtes ou il me faut les mains pour grimper. Le temps devient long, d'autant que les filles n'arrivent pas à trouver les ravitos ou elles pourraient nous voir; il n'y a d'ailleurs que les sms d'Isa qui me distrait. J'avance alors mécaniquement, comme un robot, la tête vidée. Après le 45è, je trouve enfin quelqu'un, un toulousain qui accompagne un gars du 105kms mais je les lache rapidement dans une côte. Je vais pourtant pas très vite, mais je les sème au train. Je suis alors physiquement étonnemment bien et je courre dès que possible, je double énormément de randonneurs, tous m'encourage, ça fait plaisir. J'arrive au 54è en même temps qu'une autre averse, dernier ravito, ça va être long jusqu'au bout. Au 55è, un début de crampe au mollet se fait sentir, je calme le jeu, je m'étire bien et je m'hydrate, ça va l'faire. Je double alors la 1ère féminine du 105kms qui semble entamé mais pas plus que ça. Un peu plus loin, dans une ferme, un petit garçon a installé un tuyau d'eau avec de l'eau de source. C'est pas grand chose mais ça fait du bien. Quelques traversées de champs plus loin, j'aperçois ma voiture, ouf....je suis au 59è et pour la 1ère fois je vois des visages connus, ça fait toujours autant de bien. Hélas, Eric est parmi eux...et ça c'est moins drôle, le genou n'a pas tenu, arrêt au 40è, finalement c'était prévisible.

Les derniers kilomètres sont roulants mais ça monte un peu quand même, je reprends mon rythme d'automate et je continue de ramasser les morts, un groupe de 4 ou 5 coureurs est coincé dans un pauvre faux plat de rien de tout. Je les pose, je jubile....en fait c'était pas un faux plat mais une belle bosse et j'ai mis un moment avant de les décrocher. Par contre je faisais moins le malin dans le dernier kilo sur la route dans la descente à 300%, j'ai failli la descendre à reculons. L'arrivée est enfin là, un très joli passage dans la rue piétonne (style 6000D) ou il y a encore du monde qui encourage, c'est génial!!! Bilan: 9h45 pour 65kms (67.400 à la montre) et un joli t-shirt de finisher à la clé. J'apprendrais mon classement le lendemain dans le journal tout surpris et bien content en voyant mon nom à la 31è place.

En résumé, la course n'a rien d'exceptionnelle de par les paysages et le style de chemins. On a presque ça chez nous. Mais l'organisation est au top, les ravitos abondants (environ tout les 5kms), le fléchage est le meilleur que j'ai pu voir, les bénévoles très gentils et accueillants, et le tracé reste quand même sympa et très très dur techniquement. J'ai au final moins trouvé le temps long que sur d'autres courses, le mental était là. La 2ème moitié est dure mais je la boucle en à peine plus de temps que la 1ère partie, je l'explique encore pas.

Pour les filles, habituées à nous supporter sur toutes nos courses, cette fois elles étaient bel et bien en tenue de chauffe. Une rando de 12kms pour elle ou, comme j'ai compris, elles se sont bien amusées. 2h20 de promenade, je pense que vous avez trouvé le temps un peu moins long que quand vous passez des heures à nous attendre. Bravo à vous et surtout à Lucie qui, a 8 ans, a déjà beaucoup de mérite.

Il ne me reste plus qu'à tous vous remercier: Lucie, Nat, Eric. On a encore passé un très bon moment. Eric, prends le temps de soigner ton genou et de te refaire une santé, tu rebondiras c'est sur. Il faut savoir laisser passer les mauvaises passes. Merci aussi à tous ceux qui nous ont supporté et encouragé. Rendez-vous au mois d'aout!!!